Introduction

Le numérique occupe une place singulière au sein de la pyramide des techniques, car il est à la fois est tout en haut, il a besoin de toutes les autres technologies pour exister, et à la fois devenu omniprésent à la base, toutes les autres techniques reposent aujourd'hui sur le numérique.

En conséquence :

  • la question de la soutenabilité est dès lors particulièrement complexe à adresser, entre promesses de substitution et d'optimisation et effets indirects de second et troisième ordre ( Roussilhe, 2022[1]) ;

  • de même celle de la convivialité, bien que revendiquée par le numérique, celui-ci ne peut pas être convivial au sens de Illich ( 1973[2]), pour autant il peut être « moins pire » : logiciel libre, décentralisation, littératie numérique, commun.

Enfin le rapport à l'écologie du numérique est également ambivalent :

  • c'est une technologie non écologique par essence, coupée de la nature par intention de dématérialiser, non nécessaire, le monde fonctionnait sans numérique il y moins de 100 ans ;

  • c'est pourtant elle qui permet aujourd'hui d'objectiver la crise écologique moderne : rapport Meadows, travaux du GIEC, ACV, communication via Internet...