La thèse TAC ou « l'école de Compiègne » (avec Pierre Steiner)
La thèse « TAC » est développée à l'UTC.
Elle trouve ses sources dans les travaux d'André Leroi-Gourhan, de Gilbert Simondon, de Jacques Derrida et de Bernard Stiegler.
Elle s'articule avec la théorie du support qui fait l'hypothèse que toute connaissance ne peut procéder que d'une inscription sur un support matériel.
Elle est développée en particulier autour du cas du support numérique.
Définition : Thèse TAC 1 : Il n'y a pas d'humain sans technique
La technique est ce qui définit l’avènement de l'humain (il n'y a pas d'humain avant la technique).
Définition : Thèse TAC 2 : L'intelligence humaine a toujours un substrat technique
La technique est ce qui permet le rapport de l'humain au monde (la conscience et la connaissance sont techniquement constituées).
Remarque : Co-constitutivité
La technique façonne l'humain autant que l'humain façonne la technique.
Remarque : Théorie du support
La technique n'est pas que le produit de l'intelligence humaine, c'est elle qui rend possible l'intelligence humaine.
En conséquence : la science est un produit de la technique.
Remarque : Non neutralité de la technique
Le couplage entre humains et objets différents produit des rapports au monde différents qui dépendent des propriétés techniques des objets.
On ne peut pas donc pas décider de contrôler les usages que l'on fait des objets indépendamment des objets.
Remarque : Autonomie de la technique
Les objets techniques sont le produit d'une évolution qui échappe en partie au moins à l'intention humaine (puisque celle-ci est elle-même dynamiquement constituée par cette évolution).
Complément : Technologie Anthropologiquement Constitutive et Constituante
Nous avons simplifié ici, mais la formulation de la thèse TAC mobilise en général les deux termes de constitutif et constituant.
Constitutif : qui fonde l’avènement de l'humain
Constituant : qui permet le rapport de l'humain au monde