Ataraxie

Tetrapharmakon (quadruple remède)

Épicure propose une méthode pour accéder au bonheur :

  • Les dieux ne sont pas à craindre (ils ne s'occupent pas des humains).

  • Ne vous inquiétez pas de la mort (quand on est mort on ne sent plus rien).

  • La souffrance est facile à supporter (en général elle ne dure pas ou bien on en meut).

  • Le bonheur est facile à obtenir : il suffit de gérer ses désirs pour atteindre (ou se rapprocher de) l'ataraxie.

DéfinitionAtaraxie

Épicure définissait l'ataraxie comme un état d'absence de trouble et proposait pour rechercher cet état une hiérarchie des plaisirs fondée sur une priorisation des besoins (ne satisfaire que les besoins nécessaires) et sur la modération (l'excès n'est jamais nécessaire).

Hiérarchie des besoins

  • Besoins nécessaires et naturels (manger, dormir, boire)

  • Besoins nécessaires et non naturels (cultiver la terre, faire vivre la cité)

  • Besoins non nécessaires et naturels (faire l'amour, boire du vin)

  • Besoins non nécessaires et non naturels (philosopher, jouer)

AtaraxieInformations[1]

RemarqueBesoins non naturels et nécessaires

Cette catégorie ne fait pas partie de la typologie d'Épicure, elle y a pourtant toute sa place et est peut-être la catégorie centrale dans le cadre de l'articulation avec la lowtechisation.

Construire une lance pour chasser n'est pas naturel, un foyer pour se chauffer non plus, c'est pourtant nécessaire à l'humain. Le non-naturel relève fondamentalement du technique. Or le technique ne peut pas être toujours non-nécessaire puisqu'il est fondateur de l'être humain.

ComplémentRationalisation de la recherche du bonheur

« Pour Epicure, le quatrième remède est donc la maîtrise rationnelle des désirs, qui est à la fois éducation et dressage. »

  • « Éducation, dans la mesure où les raison d'être de cette maîtrise doivent être méditées et comprises par l'individu lui-même pour que la méthode soit efficace. [...] »

  • « Dressage, puisque si c'est par l'habitude qu'un désir devient besoin et crée la dépendance, c'est également en prenant l'habitude de ne satisfaire que nos désirs naturels et nécessaires que nous cesserons de désirer les autres. »

Garandel, 2010[2]

ComplémentDémarche individuelle (expression de la liberté)

« La philosophie n'est pas un médicament que l'on peut inoculer à autrui contre son gré ! ("Apprends donc à te satisfaire de la satisfaction de tes besoins" ne semble pas pouvoir rendre quelqu'un heureux... tant qu'il ne saisit pas la sagesse de la formule. »

Garandel, 2010[2]

ComplémentRecherche d'indépendance (condition de la possibilité de choisir)

« Rien ne vous interdit, bien sûr, de dormir de temps à autre dans un lit matelassé... tant que vous n'en "faites pas une habitude", au sens propre. Rien ne vous interdit de boire cet excellent vin que l'on vous propose... tant que ceci ne vous conduit pas à désirer en boire là même où nul n'est susceptible de vous en proposer. »

Garandel, 2010[2]