Convivialité technique

DéfinitionBien vivre avec les objets

Ivan Illich définit l'outil comme convivial s'il est utilisable par le plus grand nombre (en droit et en pratique), s'il ne crée pas de dépendance (il ajoute un sentier technique sans entraver les autres chemins qui existaient ou existeront), s'il ne crée pas de hiérarchie entre les humains, s'il est partageable, facile à fabriquer (c'est à dire avec le « bon effet d'échelle » pour rependre la proposition n°5 de Philippe Bihouix), à modifier et à réparer. Cette définition se marie bien avec les 4 libertés du logiciel libre : utiliser sans restriction, étudier le fonctionnement (par exemple pour réparer), dupliquer et distribuer (pour faire bénéficier d'autres personnes de l'outil), modifier (pour améliorer, adapter...). Ces éléments sont synthétisés par les notions de simplicité, possibilité de partage et autonomie vis-à-vis des objets.

Méthode3 Concepts

  • Pérennité : durabilité, réparabilité, appropriabilité

  • Partage : accès, copie, circulation

  • Autonomie : simplicité, démocratie technique, localisme

« Une société conviviale est une société qui donne à l'homme la possibilité d'exercer l'action la plus autonome et la plus créative, à l'aide d'outils moins contrôlables par autrui. »

« L'outil est convivial dans la mesure où chacun peut l'utiliser, sans difficulté, aussi souvent ou aussi rarement qu'il le désire, à des fins qu'il détermine lui-même. »

Illich, 1973[1]

ExempleVélo

« Une société équipée du roulement à billes et qui irait au rythme de l'homme serait incomparablement plus efficace que toutes les sociétés rugueuses du passé, et incomparablement plus autonome que toutes les sociétés programmées du présent. »

Illich, 1973[1]

ExempleL'atelier paysan

« La numérisation accroît la dépendance des agriculteurs à l’industrie. »

« L’enjeu est d’être capable de réparer et d’adapter son outil et non d’être face à une boîte noire d’une complexité folle. »

Reinert, 2023[2]

ExempleLes 4 libertés du logiciel libre

  • la possibilité d'utiliser, pour tous les usages ;

  • la possibilité d'étudier ;

  • la possibilité de copier et redistribuer des copies ;

  • la possibilité de modifier et de publier ses modifications.

ExempleServices numériques libres et décentralisés

Projet Contributopia de FramasoftInformations[3]
  • Archipellisation versus la centralisation

  • Logiciel libre versus la propriétarisation

ComplémentÀ partir de Rousseau (Guchet p.147)

La technique est toujours source potentielle d'hétéronomie, il faut agir sur ses « bornes » pour protéger l'autonomie de l'humain.