Introduction
Pourquoi n'utilisera-t-on pas les outils des GAFAM dans le cadre de l'Api Solarpunk ?
Parce que depuis le début des années 2040 les GAFAM ont disparu.
Ces géants hyper-financiarisés qui vivaient du consumérisme et de la publicité, de l'obsolescence de terminaux numériques fabriqués grâce à l'esclavage minier, au mépris des droits humains et des impacts écologiques, de la surveillance de masse et de la croissance exponentielle du stockage de données personnelles dans des datacenters toujours plus énergivores, ou encore de programmes d'intelligence artificielle prolétarisants, n'ont pas survécu à l'effondrement des ressources énergétiques et au chaos des crises internationales.
Les choix ont été vite faits, même les plus addicts à leur téléphone ou à leurs médias sociaux choisissent de manger, in fine.
Mais Internet et le Web ne sont pas morts... Le réseau tourne plus lentement, mais il tourne toujours bien rond. Le modèle des Chatons s'est renforcé, ils sont un peu plus d'un millier aujourd'hui en France, les plus petits gèrent une messagerie instantanée, un serveur de mail ou des petits outils collaboratifs, sur une veille machine qui ne tourne qu'un jour sur deux, pour leurs copains ou pour leur village. Les plus gros, c'est des assos ou des coopératives, deux ou trois admins sys et quelques animateurs et animatrices, qui proposent des services un peu plus variés et robustes ouverts à tous.
Il paraît qu'il y en a même qui font des backups !
Au commencement, Internet n'était qu'un petit espace de quelques points reliés que n'importe qui pouvait rejoindre librement. On lui réservait un destin de choix. Internet serait le meilleur moyen de se connecter aux autres, et de partager les savoirs. D'immenses recueils de connaissances libres sont apparus. Chansons, images, histoires, s'échangeaient et résonnaient partout, librement.
L'euphorie était si forte que certains ont voulu la contenir et en tirer le plus grand profit. Ces derniers se sont rangés sous la tutelle de quelques géants et les arts n'ont plus emprunté que quelques voies. Comme si l'espace ne se résumait plus qu'à quelques lieux, faciles à organiser... Diriger et surveiller, selon les désirs d'une poignée d'humains se faisant princes d'un infini qui était nôtre. Comme si le tumulte fabuleux des origines d'Internet avait perdu tout son sens, était devenu vide, désarticulé, inaudible.
Pourtant, discrètement, des bruits vivants murmurent partout encore, libres de ces absurdes et inutiles géants. Chemins et langages s'inventent pour nous unir à travers l'espace, sans autre maître que nous-mêmes. Pour que la paix ne soit plus contrainte par une surveillance sans limite, nous pensons des lois pour ce nouveau monde. Pour qu'il prospère, dans le respect de nos forces, et de nos libertés.
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