Orientation et financement de la recherche
Fondamental : Les réformes structurent la recherche par le haut
En France et ailleurs, le financement de la recherche est de plus en plus lié à des appels à projet subordonnés à des attendus en matière de résultats, influencés par les besoins industriels.
Ouvert « uniquement à des projets de recherche partenariale organisme de recherche/entreprise », l’appel à projets 2013 nanotechnologies et nanosystèmes de l’Agence nationale de la recherche (ANR) (lien) illustre l’une des évolutions majeures des politiques de la science au cours des trois dernières décennies : la montée en puissance des programmes de « recherche partenariale ». Conjointement pilotés par des représentants du monde académique et de l’industrie – qui participent ensemble à la définition de priorités scientifiques et à la sélection de projets – ces programmes ont vocation à soutenir des consortiums temporaires de recherche associant laboratoires et entreprises. En faisant du partenariat public-privé une condition d’éligibilité au financement, ils visent à inscrire dès l’amont la production de connaissances scientifiques dans l’horizon d’un futur usage industriel.
Exemple : CoFIS
Le Comité de la Filière industrielle de sécurité est l'archétype de la symbiose de l'État et des industriels en matière de sécurité.
Fédérer les efforts de l’État, des collectivités territoriales, de l’industrie, de la recherche et des grands opérateurs publics et privés, pour développer des solutions de sécurité efficaces et mondialement reconnues, telle est l’ambition du comité de la filière industrielle de sécurité (CoFIS) mis en place par le Premier ministre en octobre 2013.
Marc Darmon, directeur du CoFIS et directeur général adjoint de Thales, est notamment parvenu à faire inscrire ses priorités dans la stratégie nationale de la recherche en 2015, un document programmatique préparé par le ministère de l'Enseignement supérieur. Il invitait les agences de financement de la recherche publique (ANR, BPI en premier lieu) à orienter leurs programmes de sorte à promouvoir des « collaborations étroites avec la filière française des industries de sécurité » ( Tréguer, 2024[3], p. 40-41).
Exemple : Physionomy
Mené de 2013 à 2016, associe notamment le ministère de l'intérieur, le CNRS et l'INRIA. Des techniques pour améliorer la reconnaissance faciale dans le TAJ sont dévelopées ( ANR[4], Tréguer, 2024[3], p. 37-38).
Exemple : VOIE
Pour « Vidéoprotection Ouverte et IntégréE », associe notamment Idemia, Thales, Deveryware, la SNCF, la RATP, le CEA, financé par la BPI. L'objectif consistait à déveloper des algorithmes dédiés au suivi d'un individu non pas via la reconnaissance faciale, mais plutôt à partir de ses mensurations ou de la forme et de la couleur de ses vêtements ( Tréguer, 2024[3], p. 38).