Introduction
Pour paraphraser Stéphane Bortzmeyer ( 2018[1], p19) on cherchera ici à raconter une petite histoire du Web d'avant — c'est à dire d'avant les années 2000, qui ont vu la généralisation de ses usages — sans pour autant regretter cette époque où l'usage du Web restait réservé à un cercle assez restreint de spécialistes.
Ce n'était pas mieux avant donc, mais plusieurs chemins se sont croisés, d'autres modèles ont existé, certains perdurent dans des sphères restreintes, d'autres existeront demain.
La contemporanéité de l'objet ne doit pas masquer son altérité pour l'internaute d'aujourd'hui, qui y retrouve des controverses sans cesse réactualisées, mais aussi un paysage différent de celui qu'il connaît, en termes d'offres (de débits, de contenus), de marché en cette période pré-GAFAM, qui hésite entre artisanat et industrie, mais voit déjà les appétits s'aiguiser (ceux de Vivendi, de Microsoft, etc.), en termes également d'accès (dans les cybercafés, les établissements publics numériques, via les portails, certains systèmes fermés, grâce au Minitel, etc.), ou de contenus (tâtonnements du e-commerce, sites vitrines, design tape-à-l'œil, etc.).
Notons également que nous cherchons ici à esquisser une histoire du Web, et non d'Internet en général, même si nous ferons nécessairement quelques écarts.