Le coût du changement d'avis
Changer d'avis, c'est mal ?
Plus on passe de temps à concevoir une solution a priori, plus il sera coûteux de changer d'avis après, même si la solution n'est pas bonne !
Coût réel de la conception passée
Coût psychologique : théorie de l'engagement ( Joule, Beauvois, 2004[1])
Définition : Théorie de l'engagement
On sait aujourd'hui que l'émission en toute liberté d'un acte peu coûteux rend plus probable l'émission ultérieure d'actes plus coûteux qui s'inscrivent dans sa continuité.
Cas d'auto-manipulation : on s'engage dans une suite d'actions dont on a du mal à s'extraire, chaque action renforçant la suivante.
Idée générale :
Soit un individu i1 effectuant une action a1 (quelque soit la raison pour laquelle il l'effectue) ;
Si i1 doit prendre la décision de mener ou pas une action a2 en lien avec a1, il sera beaucoup plus enclin à décider de faire a2 s'il a déjà fait a1 que sinon.
Ce sera encore plus vrai pour a3 liée à a2 (et ainsi de suite).
Exemple :
Vous rentrez chez-vous, vous avez 20 minutes de marche ou 10 minutes de bus, vous êtes un peu fatigué, l'arrêt de bus affiche : prochain bus dans 5 minutes. Vous décidez d'attendre le bus (pour gagner 5 minutes et économiser la marche).
L'arrêt de bus affiche à présent : retard, prochain bus dans 10 minutes. Vous décidez encore d'attendre (alors que probablement vous auriez plutôt pris la décision de marcher, le temps étant à présent équivalent, restait la fatigue).
L'arrêt de bus affiche à présent : retard, prochain bus dans 20 minutes. Vous risquez de décider à nouveau d'attendre, alors qu'en marchant vous seriez chez vous dans 20 minutes et que là cela prendra encore au minimum 30 minutes s'il n'y a pas de nouveau retard. C'est une décision que vous n'auriez jamais prise si vous étiez arrivé à cette étape 3 sans passer par les étapes 1 et 2.
Conseil :
[...] apprendre à revenir sur une décision.
[...] savoir considérer deux décisions successives comme indépendantes.