Rejet de la technique : technophobie, catastrophisme, misanthropie
Rappel :
« Nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection. »
Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les sciences et les arts (1750)
Définition : Technophobie
La technophobie est un rejet et une peur de la technique qui trouve son origine dans le passage de l'outil à la machine (au XVIIe siècle), le premier prolongeant l'humain, tandis que la seconde tend à le remplacer ou l'asservir.
Critiques du rejet de la technique
La technique est constitutive de l'humain, on peut poser la question de « quelles techniques » et « quelles influences sur les humains », mais pas celle de l'existence des techniques (thèse TAC, Steiner, 2010[2]).
Pour faire vivre un débat démocratique à propos de la technique, il faut une compréhension et une capacité d'action dans le monde technique (couplage homme-technique).
La technique est ambivalente, la réponse « quelles techniques seraient à conserver et quelles techniques seraient à abandonner » est toujours complexe (principe du pharmakon, Stiegler, 2013[3]).
Si les humains qui développent une posture critique sur la technique s'en éloignent ou s'en désintéressent, alors seuls les humains technophiles restent aux commandes du développement technique (contre-pouvoir).
On ne revient jamais en arrière en histoire (logique d'héritage, Bonnet, Landivar, Monnin, 2021[4])
Autres postures en relation avec la technophobie
Catastrophisme (doomisme) : c'est trop tard...
Misanthropie : quand il n'y aura plus d'humain, tout rentrera dans l'ordre, la nature reprendra ses droits...
Remarque :
Le rejet de la technique est un risque de dérive de la posture de low-technicisation.