Démarche technocritique (réflexivité)

DéfinitionCritique

Capacité de l'esprit à juger un être, une chose à sa juste valeur, après avoir discerné ses mérites et défauts, ses qualités et imperfections.

Esprit de libre examen qui, dans ses jugements, écarte, rejette l'autorité des dogmes, des conventions, des préjugés.

(CNRTL)

FondamentalDésacraliser la technique

Une démarche critique de la technique est nécessaire au regard de la thèse TAC.

Une démarche critique de la technique s'accompagne d'une logique de choix

L'outil est convivial dans la mesure où chacun peut l'utiliser, sans difficulté, aussi souvent ou aussi rarement qu'il le désire, à des fins qu'il détermine lui-même. ( Illich, 1973[1])

DéfinitionDémarche technocritique en contexte de conception

On peut définir sur cette base la démarche technocritique comme une attitude consistant à évaluer les développements techniques afin de statuer sur leurs bénéfices et leurs dommages pour les sociétés humaines.

Cette démarche s'exerce a posteriori dans une démarche d'analyse d'impact et a priori dans une démarche de conception.

ExempleLa technocritique a toujours existé

Les habitants de l’Angleterre néolithique semblent avoir pesé le pour et le contre de la culture des céréales, puis décrété collectivement qu’ils préféraient vivre d’autre chose. ( Graeber & Wengrow, 2021[2])

ExempleLa technocritique à l'ère industrielle

La naissance du « premier système de production industrielle » ne se fait pas sans heurts : partout à travers le pays, des ouvriers brisent ces métiers à tisser, et se fédèrent sous la bannière d’un personnage mythique, le « commandant » ou le « roi » Ned Ludd. Kirkpatrick Sale le rappelle : loin d’être un mouvement d’obscurantistes décérébrés, les luddites augurent une nouvelle forme de révoltes du mouvement ouvrier, qui défendent leurs conditions salariales et leur savoir-faire face à des dispositifs déployés dans le but explicite de réduire les coûts de la main-d’œuvre. ( Celnik, 2023[3])

ExempleNorbert Wiener refuse de participer au Projet Manhattan

Norbert WienerInformations[4]

Dans le contexte de la seconde guerre mondiale, Norbert Wiener refuse de participer au Projet Manhattan, consistant à développer une bombe atomique, puis déclare que ces travaux de recherche ne doivent pas être utilisés pour des fins militaires. Théoricien de la cybernétique qui donnera naissance à l'informatique, il définit la foi en le progrès comme une faiblesse (1950) et il prolongera son travail de mathématicien par des considérations éthiques sur les risques et bénéfices de l'automatisation pour la société humaine.